Instruction de la Vierge Marie suite à sa sépulture

Publié le par lepontdusalut

Instruction de la Reine du Ciel

 

« Ma fille, je veux que le souvenir de ma mort naturelle et de la sépulture de mon sacré corps amène pour vous une espèce de mort civile et de sépulture morale, qui doit être le premier fruit et l’effet particulier du privilège que vous avez eu de connaître et de rapporter les mystères de ma vie. Je vous ai maintes fois manifesté ce désir et découvert ma volonté pendant tout le temps que vous avez employé à les écrire, afin que vous fissiez votre profit de ce grand bienfait que vous avez reçu de la Bonté du Seigneur et de la mienne. C’est une chose honteuse qu’un chrétien, après qu’il est mort au péché, qu’il a été régénéré en Jésus-Christ par le baptême, et qu’il a appris que le Divin Seigneur a sacrifié pour lui sa vie, retombe encore dans le péché ; mais elle l’est surtout pour ceux qui, par une grâce particulière, sont choisis et appelés pour être les plus chers amis du même Seigneur, comme le sont ceux qui, avec cet espoir, se consacrent à son plus grand service dans les ordres religieux, chacun selon son état.

 

En ces âmes, les vices du monde font véritablement horreur au Ciel ; car l’orgueil, la présomption, la fierté, l’immortification, la colère, l’avarice, les souillures de la conscience et la difformité des autres péchés forcent le Seigneur et les saints à détourner leurs regards d’une pareille monstruosité, et à en être plus irrités et plus offensés que lorsqu’ils les aperçoivent en d’autres personnes. C’est pourquoi le Seigneur en répudie plusieurs qui portent injustement le nom de ses épouses, et il les laisse entre les mains de leur mauvais conseil, parce qu’elles ont indignement manqué à la fidélité qu’elles ont promise à Dieu et à moi en leur vocation et en leur profession. Aussi toutes les âmes doivent-elles craindre ce malheur, de peur de commettre une infidélité si horrible. A votre tour, ma fille, il faut considérer combien vous seriez odieuse aux yeux de Dieu si vous vous rendiez coupable d’un pareil crime. Il est temps que vous mouriez à tout ce qui est visible, que votre corps soit enseveli dans la connaissance de vous-même et dans vos humiliations, et votre âme en l’Etre de Dieu. Vos jours et votre vie sont achevés pour le monde, et je suis le juge de cette cause pour exécuter en vous la division de votre vie et du siècle. Vous n’avez plus rien à faire avec ceux qui y vivent, ni eux avec vous. Ecrire ma vie et mourir, ce doit être en vous une même chose, comme je vous l’ai dit si souvent, et comme vous le l’avez promis, en réitérant ces promesses entre mes mains avec des larmes qui partaient de votre cœur.

 

Je veux que ce soit là la preuve de ma doctrine et le témoignage de son efficace ; je ne permettrai point que vous la décréditiez à mon déshonneur ; mais il faut que le Ciel et la terre connaissent la force de ma vérité et de mon exemple en la vérifiant dans toutes vos œuvres. Pour cela vous n’avez point à user de votre raisonnement ni de votre volonté, mais encore moins de vos inclinations et de vos passions, car tout cela est fini pour vous. Votre loi doit être la Volonté du Seigneur, la mienne est celle de vos supérieurs. Et afin que vous n’ignoriez jamais par ces moyens ce qui est le plus saint, le plus parfait et le plus agréable, le Seigneur a tout prévu, tout ordonné par lui-même, par moi, par ses anges et par ceux qui vous dirigent. N’alléguez point votre ignorance, vos craintes, votre faiblesse, encore moins votre lâcheté. Pesez vos obligations, calculez votre dette, tenez constamment les yeux ouverts à la Lumière qui vous éclaire, agissez avec la Grâce que vous recevez : car, avec tous ces bienfaits et tant d’autres dont vous êtes favorisée, il n’y a point de croix pesante pour vous, il n’y a point de mort si amère qui ne vous doive être fort supportable et fort douce. Tout votre bien se trouve en la croix et en la mort, et vous y devez trouver tous vos délices, puisque, si vous ne parveniez pas à mourir à tout, outre que je sèmerai d’épines toutes vos voies, vous n’acquerrez point la perfection que vous désirez, et vous n’arriverez point à l’état auquel le Seigneur vous appelle.

 

Si le monde ne vous oublie point, oubliez-le vous-même ; s’il ne vous abandonne point, rappelez-vous que vous l’avez abandonné, et que je vous en ai éloignée. S’il vous poursuit, fuyez ; s’il vous flatte, méprisez-le ; s’il vous méprise, souffrez-le ; s’il vous cherche, faites qu’il ne vous trouve que pour glorifier en vous le Tout-Puissant. Mais en tout le reste vous ne devez non plus vous rappeler à son souvenir que les vivants ne se rappellent à celui des morts, et de votre côté vous devez l’oublier comme les morts oublient les vivants : ainsi je veux que vous n’ayez pas plus de commerce avec les habitants de ce siècle que les vivants et les morts n’en ont entre eux. Vous ne serez pas surprise qu’au commencement, au milieu et à la fin de cette histoire je vous répète si souvent cette leçon, si vous considérez combien il vous importe de la pratiquer. Réfléchissez, ma très chère fille, aux persécutions secrètes que le démon vous a suscitées par le moyen du monde et de ses habitants sous divers prétextes. Or, si Dieu l’a permis pour votre épreuve et pour l’exercice de sa Grâce, ce n’en est pas moins pour vous une raison d’être persuadée que votre trésor est précieux, que vous le portez dans un vase fragile, et que tout l’enfer conspire contre vous. Vous vivez dans la chair mortelle, environnée et combattue par des ennemis vigilants et rusés. Vous êtes l’Epouse de Jésus-Christ, mon très-Saint Fils, et je suis votre Mère et votre Maitresse. Reconnaissez donc votre misère et votre faiblesse, et répondez à mes soins comme ma fille bien-aimée, et comme ma parfaite et toujours obéissante disciple. »

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