Petite enfance de la Vierge Marie - Partie 1

Publié le par lepontdusalut

LA Petite enfance de la vierge marie – partie i

 

 

Après la présentation de la Vierge Marie au temple devant le vénérable Siméon qui perçut quelque peu les cantiques angéliques dont la très-sainte Vierge était l’objet, et alors que notre Reine et sa sainte mère Anne n’avaient rien à se faire pardonner, étant conformes en tous points à la Volonté du Très-Haut…

 

Marie d’Agréda dit :

 

… A la vue de toutes ces merveilles, l’ancien serpent avait un désir ardent d’en pénétrer le secret ; mais le Seigneur le lui cacha, ne lui permettant d’en découvrir que ce qu’exigeait sa plus grande Gloire. Il fallait que l’ennemi, voyant toutes ses vaines prétentions détruites, ne servit plus que d’instrument pour l’exécution des justes et impénétrables Jugements de son vainqueur. Il formait bien des conjectures à propos des particularités extraordinaires qu’il observait dans la mère et dans la fille ; mais voyant qu’elles portaient des offrandes au temple, qu’elles se conformaient comme pécheresses aux prescriptions de la loi, et qu’elles demandaient au prêtre qu’il priât pour elles, afin que le Seigneur leur pardonnât, il se laissa abuser et il apaisa sa fureur en se persuadant que cette mère et cette fille étaient soumises à son empire comme les autres femmes, et que toutes étaient dans le même état, quoique les unes fussent plus parfaites et plus saintes que les autres.

 

Notre auguste et jeune Reine était traitée comme les autres enfants de son âge. Sa nourriture était commune, et d’ailleurs très frugale pour la quantité ; elle usait avec une égale sobriété du sommeil, auquel il fallait la provoquer. Mais elle n’était point fâcheuse, et ne se laissa jamais aller aux petits chagrins qui font pleurer les autres enfants. Ses larmes étaient douces et paisibles, et si elle pleurait et sanglotait souvent, d’une manière en rapport avec la tendresse de son âge, c’était pour les péchés du monde, pour en obtenir le remède, et pour la venue du Rédempteur des hommes, sans qu’on en devinât la cause secrète. Son air était ordinairement doux, affable, empreint néanmoins d’une certaine gravité, et l’on y découvrait une rare majesté sans qu’il y eût jamais rien de puéril. Elle recevait pourtant en certaines circonstances les caresses qu’on lui faisait ; mais quand elles venaient de personnes étrangères, et par conséquent moins réservées, la sainte Vierge modérait ce qu’elles pouvaient avoir d’excessif, par une influence mystérieuse et par le sérieux qu’elle témoignait. De son côté, la prudente et vénérable Anne entourait sa fille d’une sollicitude incomparable et des marques de l’amour le plus tendre. Son père Joachim lui portait aussi une affection sainte et paternelle, bien qu’il ignorât encore le mystère que sa fille renfermait ; et l’aimable Marie témoignait un attachement tout filial à celui qu’elle savait déjà être son père, être d’ailleurs si agréable à Dieu. Elle en recevait plus de caresses que des autres. Dieu inspira néanmoins dès lors à Joachim comme à tous les autres un respect extraordinaire et une si grande retenue à l’égard de celle qu’Il avait choisie pour sa Mère, que ce tendre père lui-même était toujours réservé et fort discret dans les démonstrations sensibles par lesquelles il manifestait son amour à sa fille.

 

La Reine enfant se montrait en toutes choses reconnaissante et étonnamment parfaite. Et, bien qu’elle fût soumise dans son enfance aux lois communes de la nature, elles n’entravèrent aucunement la grâce, puisque, lors même qu’elle dormait, les opérations intérieures de l’amour et les autres effets de la même grâce, qui ne dépendent point des sens extérieurs, ne présentaient jamais en elle la moindre interruption. Il est vrai que plusieurs autres âmes ont pu recevoir aussi cette insigne faveur, et que la Puissance Divine nous en donné divers exemples ; mais il n’est pas moins certain que Dieu a accordé cette Grâce à celle qu’Il avait élue pour être sa Mère et la Reine de toutes les créatures, à un degré si haut, qu’aucune d’entre elles n’y pourra jamais arriver ni même le concevoir. Dieu parla à Samuel, à d’autres saints et à d’autres prophètes dans leur sommeil, et envoya à plusieurs des visions et des songes mystérieux ; car quand Il veut éclairer une intelligence, il Lui importe peu que les sens extérieurs dorment d’un sommeil naturel ou qu’ils cèdent à la force qui les ravit en extase, puisque dans les deux cas ils cessent leurs fonctions, et que l’esprit se passe alors de leur concours pour entendre, agir et parler d’une manière nouvelle. Notre Reine jouit perpétuellement de ce privilège dès sa conception jusqu’à présent, et elle en jouira pendant toute l’éternité ; car elle ne ressemble point aux autres voyageurs, et il n’y a aucun intervalle dans les Grâces qu’elle reçoit. Lorsqu’elle se trouvait seule ou qu’on la mettait dans son berceau pour dormir, ce qu’elle ne faisait que fort sobrement, elle s’entretenait sur les mystères et les merveilles du Très-Haut avec les saints anges de sa garde, et jouissait des Divines visions et des communications du Seigneur. Et comme ses conversations avec les anges étaient très fréquentes, je dirai dans le chapitre suivant sous quelles formes se manifestaient à elle ces sublimes esprits.

 

Reine du Ciel, Vierge sainte, si vous tolérez sans vous en offenser, en Mère miséricordieuse et en charitable Maitresse, mes grossières ignorances, je proposerai à votre incomparable bonté quelques doutes qui me sont venus sur ce chapitre. Que si mon ignorance et ma trop grande hardiesse renferment quelque faute, au lieu de me répondre, reprenez-moi, ma divine Reine, avec votre indulgence maternelle. Or je me demande, si vous sentiez dans votre enfance les besoins et la faim que les autres enfants éprouvent naturellement ? Et supposé que vous subissiez ces peines, comment réclamiez-vous les aliments et les secours nécessaires, vous qui étiez douée d’une patience si admirable, tandis qu’aux autres enfants les pleurs servent de langue et de paroles ?Je me demande encore s’il vous était pénible de laisser emmailloter et étendre votre corps virginal, de prendre votre nourriture, et de vous assujettir à une foule de choses semblables que tous les enfants souffrent sans pouvoir s’en rendre compte, par l’usage de la raison, dont vous jouissiez, ma divine Dame, pour vous faire discerner tout ce qui vous arrivait ? Il me semble presque impossible qu’il n’y eût ni du trop ni du trop peu dans la manière dont les choses se passaient, quand je considère votre grande sagesse, même dès votre première enfance, où vous saviez déjà donner à tout son poids et sa mesure. Votre prudence céleste vous y faisait conserver un maintien majestueux ; votre âge, la nature et ses lois exigeaient le nécessaire ; et pourtant vous ne le demandiez pas en pleurant comme une enfant, ni en parlant comme une grande fille. Et d’ailleurs on ne pénétrait pas vos pensés, on ne vous traitait point selon l’usage de la raison que vous aviez, et votre sainte mère elle-même ne pouvait pas en tenir compte, ni toujours deviner l’heure, le temps et la manière dans lesquels il convenait de vous servir en toutes choses. Tout cela me cause de l’admiration, et m’inspire le désir de connaître les mystères qui y sont renfermés.

 

Instruction de la Reine du Ciel à Marie d’Agréda

 

« Ma fille, je réponds très volontiers à vos doutes. Il est vrai que j’ai joui de la Grâce et de l’usage de la raison dès le premier instant de ma conception, comme je vous l’ai déjà si souvent fait connaître ; que j’ai passé par les sujétions communes à tous les enfants, et été élevée de la manière ordinaire. J’ai été, comme fille d’Adam, sujette à la faim, à la soif, au sommeil et aux autres peines corporelles, parce qu’il était juste que j’imitasse mon très-Saint Fils, qui accepta ces privations et ces peines, pour en tirer des mérites, et que servisse avec lui d’exemple aux autres mortels. Comme je me réglais par la Divine Grâce, j’usais de la nourriture et du sommeil avec la tempérance requise, et avec plus de sobriété que les autres, n’en prenant que ce qui était absolument nécessaire pour ma croissance, et pour la conservation de ma vie et de ma santé ; car l’excès en ces choses n’est pas seulement contraire à la vertu, mais il est aussi funeste à la nature, qu’il altère et ruine. J’étais plus sensible à la faim et à la soif que les autres enfants, à cause de mon parfait tempérament et de ma complexion délicate ; c’est pourquoi le défaut de nourriture m’était plus nuisible. Mais si on ne me la donnait pas en son temps, je prenais patience jusqu’à ce que l’occasion se présentât de la demander par un signe convenable. Je me passais aussi plus facilement du sommeil à cause de la liberté que j’avais, dans ma petite solitude, de voir les anges et de m’entretenir avec eux des Mystères Divins.

 

Je ne ressentais aucune peine de me voir enveloppée, serrée et attachée dans mon maillot, mais, au contraire, une joie particulière, parce que je savais que le Verbe incarné devait souffrir la mort honteuse et être ignominieusement garrotté. Lorsque j’étais seule à cet âge (à 3 ans ! – Vincent), je me mettais en forme de croix, priant en union avec mon bien-aimé Sauveur (des hommes volontaires, et non d’elle-même – V.) que je savais devoir mourir sur une croix, bien que j’ignorasse alors que le Divin Crucifié dût être mon fils. Je souffris du reste toutes les incommodités qui m’arrivèrent durant ma vie entière, avec résignation et avec joie, parce que je fus toujours intérieurement pénétrée d’une attention, que je veux que vous gardiez avec une constante fidélité. Il faut par conséquent que vous ne manquiez jamais de peser dans votre cœur et dans votre entendement les vérités infaillibles que je contemplais et que je méditais, afin que vous sachiez faire un juste discernement de toutes choses, et donner à chacune son véritable prix, en évitant ces méprises et ces erreurs, dans lesquelles les enfants d’Adam tombent si souvent ; je ne veux point, ma fille, que vous partagiez leur aveuglement.

 

A peine fus-je venue au monde et eussé-je vu le jour, que je sentis les effets des éléments, les influences des planètes et des astres, et que je connus la terre qui me recevait, les aliments qui me nourrissaient, et toutes les autres causes de la vie. Je rendis des actions de grâces infinies à Celui qui en était l’Auteur, considérant ces Ouvres comme un bienfait singulier qu’il m’accordait, et non point comme une obligation qu’Il me dût. C’est pourquoi, s’il me manquait ensuite quelqu’une des choses dont j’avais besoin, loin de m’en troubler, je déclarais et avouais avec une joie sincère, que l’on pratiquait à mon égard ce qui était raisonnable, parce que tout ce que l’on me donnait était par grâce, sans mérite de ma part, et qu’il eût été parfaitement juste de m’en priver. Or sachez, ma fille, qu’en me tenant ce langage à moi-même, je reconnaissais une vérité que la raison humaine ne peut nier ni ignorer. Où donc est le jugement des hommes, lorsque manquant d’une chose qu’ils souhaitent avec trop de passion et qui leur est le plus souvent nuisible, ils s’attristent et s’emportent les uns contre les autres, s’irritant même contre Dieu, comme s’ils en recevaient quelque tort ? Qu’ils se demandent à eux-mêmes, de quels trésors et de quelles richesses ils étaient en possession avant de recevoir la vie, quels services ils ont rendus au Créateur afin qu’Il la leur donnât ? Et si le néant ne pouvait produire que le néant, ni mériter l’être par lequel il a été tiré de ce même néant, quelle obligation de justice y a-t-il de lui conserver ce qui lui a été donné par Grâce ? Quand Dieu créa l’homme, Il n’en recueillit aucun avantage, mais Il fit à la créature un bienfait tel que celui de l’être, tel que celui de la fin pour laquelle Il le lui donnait. Et si en recevant l’être l’homme a contracté une dette qu’il ne pourra jamais payer, qu’il dise le droit qu’il a maintenant, après l’avoir reçu à titre purement gratuit, à exiger qu’il lui soit conservé, tandis qu’il s’en est si souvent rendu indigne ? Quel engagement fera-t-il valoir, quelle caution présentera-t-il, afin que rien ne lui manque ?

 

Que si par le premier acte, par le premier bienfait de la création, il a contracté une dette qui l’a obligé si étroitement, comment ose-t-il demander avec impatience ce second acte ou ce bienfait de la conservation ? Et si malgré tout la Souveraine Bonté du Créateur lui fournit gratuitement le nécessaire, pourquoi se trouble-t-il lorsque le superflu lui manque ? O ma fille, quel désordre abominable et quel aveuglement odieux est celui des mortels ! Ils reçoivent ce que le Seigneur leur donne par une pure Grâce sans le reconnaître et sans y répondre ; ils s’inquiètent de ce qu’Il leur refuse par Justice et bien souvent par une grande Miséricorde, et ils se le procurent même par des voies injustes et illicites, courant ainsi étourdiment au-devant du dommage qui les suit. Par le seul premier péché que l’homme commet, en perdant Dieu, il perd aussi l’amitié de toutes les créatures ; et, si le Seigneur ne les retenait, elles s’uniraient toutes pour venger son injure, et refuseraient à l’homme les influences et les secours par lesquels elles le conservent et lui assurent la vie. Le ciel le priverait de sa lumière et de ses émanations, le feu de sa chaleur, l’air lui refuserait la respiration, et toutes les autres choses en feraient autant à leur manière, pour se conformer à la loi de la Justice. Que l’homme donc, cet être vil et ingrat, s’humilie, et qu’il prenne garde de ne point thésauriser la Colère du Seigneur pour ce jour inévitable des grandes assises et des comptes universels de l’humanité, alors que la terre refusera ses fruits, les éléments leur harmonie et leur concours, et que toutes les autres créatures s’armeront pour venger les injures qu’on aura faites au Créateur. Ce jour-là toutes les obligations paraîtront si terribles !

 

Quant à vous, ma chère fille, évitez une si noire ingratitude ; reconnaissez avec humilité que vous avez reçu l’être et la vie par Grâce, et que c’est aussi par Grâce que Celui qui en est l’auteur vous la conserve ; que vous recevez gratuitement tous les autres bienfaits sans les avoir mérités, et que, recevant beaucoup et rendant toujours moins, vous devenez sans cesse plus indigne de ces bienfaits, tandis que la libéralité du Très-Haut s’augmente à votre égard, et que par conséquent vos obligations augmentent à l’égard du Seigneur. Je veux que vous vous pénétriez continuellement de ces idées, afin qu’elles vous animent et vous excitent à pratiquer toutes sortes d’actes de vertu. Si les créatures qui sont dépourvues de raison manquent de subvenir à vos besoins, je veux également que vous vous en réjouissiez dans le Seigneur, que vous Lui en rendiez grâces, et que vous les bénissiez de leur obéissance au Créateur. Si ce sont les raisonnables qui vous persécutent, aimez-les de tout votre cœur, les regardant comme les instruments qu’emploie la Justice Divine, pour prendre une partie de ce que vous Lui devez. Et soyez persuadée que la Miséricorde infinie se sert bien souvent des afflictions, des adversités et des tribulations tant pour vous enflammer davantage de son Amour que pour vous consoler ensuite. Car outre que vous les avez méritées par vos péchés, elles deviennent l’ornement de votre âme, et comme des joyaux précieux dont votre Epoux vous enrichit.

 

Voilà la réponse à vos doutes. Maintenant je vais vous donner l’instruction que je vous ai promise à la fin de tous les chapitres. Considérez donc, ma fille, avec quelle ponctualité ma sainte mère Anne accomplit le précepte de la Loi du Seigneur, à qui cette exactitude fut très agréable. Vous la devez imiter en cela, en observant inviolablement tout ce que votre règle et vos constitutions vous ordonnent ; car Dieu récompense généreusement cette fidélité, tandis qu’Il se sent très offensé d’être servi avec négligence. Puisque j’avais été conçue sans péché, il n’était pas nécessaire que j’allasse trouver le prêtre, pour que le Seigneur me purifiât. Ma mère n’était point non plus dans cette nécessité, parce qu’elle était très sainte et très pure. Nous obéîmes néanmoins avec humilité à la loi, et par notre soumission nous méritâmes de grands accroissements de vertu et de grâce. Le mépris qu’on fait des lois justes et bien établies, et la dispense que l’on en accorde à tout propos, font perdre le culte et la crainte de Dieu, en même temps qu’ils troublent et détruisent l’ordre du gouvernement humain. Prenez garde à n’être point trop facile dans la dispense des obligations de votre religion ni pour vous ni pour les autres. Lorsque la maladie ou quelque autre motif juste et raisonnable vous la permettra, n’usez-en qu’avec discrétion et d’après le conseil de votre confesseur, justifiant toujours votre conduite devant Dieu et devant les hommes par la vertu de l’obéissance. Si parfois vous vous trouvez fatiguée, ou que vos forces soient diminuées, ne modérez point trop tôt vos austérités ; car Dieu proportionnera vos forces à votre foi. Mais n’accordez jamais aucune dispense à cause des occupations (mondaines – V.). Préférez l’essentiel à ce qui ne l’est pas, et le Créateur aux créatures ; car en qualité de supérieure (du Couvent – V.), vous aurez moins d’excuses, puisque dans l’observation des lois, vous devez donner la première l’exemple. Et il faut que vous n’ayez jamais pour vous de ces ménagements humains ; seulement vous en aurez quelquefois pour vos sœurs et pour vos inférieures. Sachez, ma très chère fille, que j’exige de vous le bien le plus grand et le plus parfait ; c’est pourquoi cette sévérité est nécessaire, parce que l’étroite observation des préceptes est une dette que vous avez contractée à l’égard de Dieu et des hommes. Que personne ne se flatte d’avoir satisfait ce qu’il doit au Seigneur, s’il est redevable envers son prochain, auquel il doit encore le bon exemple, en évitant de lui donner aucune occasion d’un véritable scandale. »

 

Marie d’Agréda poursuit :

 

Reine et Maitresse de tout ce qui est créé, je voudrais acquérir la pureté et la vertu des esprits angéliques, afin que cette partie de moi-même qui appesantit l’âme fût plus prompte à pratiquer tout ce que vous me marquez dans votre céleste instruction. Je suis à charge à moi-même, mais je tâcherai, ma divine Princesse, avec le secours de votre intercession, et avec l’assistance de la Grâce du Très-Haut, d’obéir à votre volonté et à la sienne avec promptitude et avec toute l’ardeur de mon âme. Continuez-moi, Vierge bénie, votre protection et vos sublimes et saintes instructions.

 

 

Commentaire

 

Bien que ce devoir vaille depuis Adam, et au vu des circonstances dramatiques actuelles qui démontrent à quel point nous sommes véritablement entrés dans les Tribulations de la Fin, il est très urgent que chacun s’impose de prendre le temps de s’extirper du monde afin de méditer sans bornes ces paroles de la très-sainte Vierge Marie, et notamment celles-ci :

« Qu’ils se demandent à eux-mêmes, de quels trésors et de quelles richesses ils étaient en possession avant de recevoir la vie, quels services ils ont rendus au Créateur afin qu’Il la leur donnât ? »

 

Que notre dette est immense en effet envers Celui qui nous donna l’être, alors qu’extraits « du néant de ne point être » en son infinité Une, il est impossible que nous ayons mérité d’être !

Considérons alors toute la mesure de notre ingratitude face à un tel Divin Amour, sans craindre d’en souffrir par amour pour Dieu et pour les hommes, car c’est à la pesée de cette souffrance que le Très-Haut juge notre amour pour Lui-même et notre charité pour nos semblables.

 

A cette fin, humilions-nous face à notre Créateur, de cette humilité qui Lui « autorise » la visite de nos cœurs. Là, nous pouvons contempler, sur le perron de l’humilité, tout ce qui du trop de nous-mêmes comblait l’ouverture de nos âmes, et nous privait des Grâces de Dieu.

 

Enfin, comment ne pas faire le parallèle entre l’actualité mortifère et ces paroles de la Vierge :

« Que l’homme donc, cet être vil et ingrat, s’humilie, et qu’il prenne garde de ne point thésauriser la Colère du Seigneur pour ce jour inévitable des grandes assises et des comptes universels de l’humanité, alors que la terre refusera ses fruits, les éléments leur harmonie et leur concours, et que toutes les autres créatures s’armeront pour venger les injures qu’on aura faites au Créateur. Ce jour-là toutes les obligations paraîtront si terribles ! »

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